A San Antonio, des professeurs testent un système tout à fait étonnant : ils savent si un étudiant a vraiment lu un livre !
Plus fort encore : il savent précisément à quel moment un étudiant à tourner une page, s’il en a sauté, s’il a souligné quelques passages, pris des notes ou tout simplement pas ouvert le livre du tout.
Forcément tout ceci est rendu possible grâce à la technologie mis en place : la lecture numérique avec des ebooks. C’est la startup CourseSmart qui permet ceci grâce à leurs livres numériques.
Si les éditeurs de contenus numériques récoltent depuis longtemps des données sur leurs ebooks (s’ils sont lu, combien de page, etc.), CourseSmart est la première entreprise à permettre une personnalisation de ces données pour un professeur et sa classe d’étudiant.
En fonction des résultats de leurs étudiants les professeurs peuvent maintenant observer un « engagement index » qui permet de connaître les habitudes d’études des étudiants. Un professeur peut alors interroger un étudiant sur la façon dont il étudie et s’il n’y a pas de meilleures façon de s’y prendre.
Rassurez vous, les étudiants savent qu’ils sont observés par le livre numérique. L’expérience menée au Texas (dans une université) sera déjà sur de bons rails : les résultats des étudiants seraient en hausse.
Mais au delà de l’aspect lié à l’éducation, il s’agit aussi pour les éditeurs d’avoir de meilleurs retour sur leurs manuels scolaires, sur ce qui ne fonctionne pas, ce qui peut être émlioré ou ce qui demande à être reformulé. Pour le moment, il y a environ 3,5 millions de personnes qui utilisent les livres de CourseSmart et nul doute que cela va aller en augmentant. On peut donc imaginer que les éditeurs vont pouvoir modifier, et améliorer, leurs manuels scolaires.
Mais, lors d’un court de management, le professeur a décidé de partager les informations collectées par SmartCourse avec ses élèves. Il résulte que pour les élèves le système n’est pas encore suffisamment avancé pour être véritablement jugé fiable.
Ainsi, de nombreux problèmes ont pu être observés lors de l’utilisation de cette solution technique :
- le « engagement index » ne prend pas en compte les notes papier mais uniquement celles effectuées sur le livre électronique
- des bugs ont été observés
- le fait d’avoir des donnes notes en classe (lors des interrogations) mais un mauvais « score » dans le logiciel
- etc.
Plus surprenant, les étudiants ne se pose pas vraiment la question du respect de la vie privée. Ainsi, pour eux, une machine qui indique lorsqu’on lit un livre, combien de fois on l’ouvre, si on sautes de pages ou des paragraphes n’a pas vraiment d’importance.
Personnellement, je reste dubitatif sur cette opération. Il s’agit bien sûr d’un moyen de vérifier que les étudiants font bien leurs devoirs, mais c’est déjà le but des interrogations, contrôles et surtout des notes. Il semble que le système fasse double emploi du coup. D’autre part, un tel système pourrait sanctionner les étudiants qui utilisent d’autres livres pour étudier…
Bref, l’expérience est intéressante mais je ne pense pas qu’elle soit parfaitement adaptée à toutes les situations et toutes les cultures.
Source – image CC by 2.0 Lyn Lomasi