Le marché du livre numérique subit un revers important aux USA. A tel point que les apôtres de l’apocalypse annonce déjà la fin de l’ebook !
Pour remettre un peu de contexte, il faut savoir que les ventes des ebooks ont tendance à chuter aux USA.
On trouve des chiffres très différents et même des chiffres qui indiquent une hausse des ventes. Cependant, le consensus est établi sur un point particulier : les ventes numériques des gros éditeurs chutent.
Ainsi, pour les éditeurs américains, on parle même d’une baisse de plus de 20% cette année.
Mais, comme toujours, ces chiffres ne sont basés que sur un échantillon. Les auteurs indépendants et petits éditeurs ne communiquent pas leur chiffes de ventes (pas plus qu’Amazon ou Kobo) et d’autres signes indiquent que la lecture numérique a tendance à se développer…
Mais, c’est un message du très suivi Bob Lefsetz qui met le feu aux poudres. Il annonce dans son texte la mort pure et simple de l’ebook. Le retour au papier est donc inévitable pour lui.
Ces arguments sont intéressants, en voici quelques uns :
- l’industrie vit dans le passé et refuse le futur
- l’industrie de la musique a su s’adapter [au contraire du livre] avec le streaming et des prix très bas pour séduire le plus grand nombre
- au début, les ebooks coûtaient moins de $10 maintenant ils coûtent plus qu’un livre papier
- les éditeurs reproduisent le même schéma que les labels musicaux : ils pensent que les gens sont prêt à payer une fortune pour un livre /CD
- la différence, c’est que les gens ne semblent pas vouloir voler les livres, ils les ignorent ce qui est pire
- les éditeurs sont heureux d’avoir fait plier Amazon [qui a été obligé d’augmenter ses prix] mais, en fait, Amazon s’en fiche, les livres ne sont plus déterminant pour le site (qui vend un peu de tout et même des voitures maintenant)
Voilà pour quelques morceaux choisis. Vous pouvez lire l’intégralité du texte sur cette page.
Bien sûr, je ne suis que partiellement d’accord avec Bob (aussi talentueux soit-il). Certains de ses arguments font mouche : la comparaison avec l’industrie musicale est évidente ainsi que les prix excessifs des ebooks en ce moment.
Mais, il y a quelques trucs qui me chagrine.
Le piratage
Tout d’abord, les éditeurs ont clairement la volonté de tuer (ou au moins de ne pas développer) les ebooks. C’est vraiment dommage car tout le monde peut lire des livres numériques à condition d’avoir au moins un smartphone.
Là où je ne suis pas d’accord c’est sur les chiffres et ce qui peut arriver au monde de l’édition : je pense qu’il va leur arriver la même chose qu’à la musique.
Le piratage va se développer. Il ne faut pas aller bien loin (à un clic de cette page…) pour trouver un endroit où les gens demandent sans cesse où télécharger gratuitement certains livres.
Le piratage des livres se développe c’est une évidence. Or, les éditeurs répondent en général d’une mauvaise façon : en mettant le prix du livre numérique élevé et en plaçant des DRM agaçant qui empêchent de lire les livres.
Je reçois tellement d’emails d’utilisateurs agacés que je me permets d’en publier un ici :
Sujet : carte bleu débutée son téléchargement de livre Corps du message : Bonjour jais acheté un livre samedi ma carte et débuter de werber le nom du livre et nous les femme Merci de m'indique la marche a suivre pour être rembourse Cordialement
Voilà une charmante dame qui vient de sortir sa carte bleue pour s’offrir le dernier Werber et qui n’a strictement aucune idée de comment le télécharger, le lire ou se faire rembourser.
Ce n’est pas un cas isolé.
Bientôt, ces gens trouveront comment accéder aux livres simplement en les piratant et ce sera trop tard à la fois pour le papier et pour le numérique.
Les indépendants
L’ebook a pourtant de beaux jours devant lui.
Ainsi, de plus en plus d’auteurs indépendants vivent grâce aux ebooks et aux plate-formes de distribution comme Kobo ou Amazon Kindle.
Ce phénomène échappe aux éditeurs et les chiffres des ventes de ses ebooks sont difficiles à obtenir et à compiler.
Tout porte à croire que cette nouvelle mode de consommation devrait prendre plus d’ampleur dans les années à venir.
En continuant à négliger leurs lecteurs, les éditeurs risquent de perdre bien plus gros que quelques ventes numériques…
Le danger fatal c’est l’hégémonie de l’image qui provoquerait une apathie pour la lecture. Si les éditeurs refusent de tailler dans leurs marges (et si leurs marges sont encore confortables, je ne doute pas que leur réflexe de survie influence leur politique) alors ils disparaitront au profit des acteurs indépendants. Mais tant que l’appétence pour la lecture perdure, je fais le pari que l’édition numérique supplantera l’édition papier à terme. C’est inéluctable. Faisons un parallèle : le courrier postal est en perdition avec un ratio service/coût très bas. À l’opposé, le courrier électronique explose en terme de volume et d’application.