Il est aujourd’hui bien connu que l’entreprise Apple prend 30 % de toutes les transactions financières qui se passent sur un iPhone ou un iPad. Un échange entre des responsables d’Apple éclaire à nouveau cette décision.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, quand il s’agit de faire de l’argent Steve Jobs mettait tout le reste de côté.
Alors qu’à la fin des années 80, il avait décidé de rendre accessible au plus grand nombre les œuvres de Shakespeare, les années 2000 ont montré une évolution notable.
Un email relatant un échange entre Eddy Cue et Steve Jobs présente pour la première fois la décision historique de Jobs sur la vente de livres sur iPhone et iPad (iOS).
Dans un premier email, Eddy Cue demande à Jobs son avis sur une question épineuse :
« Je souhaite discuter si nous imposons l’utilisation des achats in-app [NDLR : le système de paiement à l’intérieur des applications d’Apple] pour les livres.
Au premier abord, cela ne semble pas mauvais de ne pas le demander, mais plus j’y pense et plus je pense que cela sera problématique.
Il sera difficile de limiter cela aux livres. Que faire à propos de Netflix, du Wall Street Journal, MLB, Pandora, etc ? Ils le feront tous.
Où tracer la ligne ? Et beaucoup d’autres le voudront également (les magazines et les jeux).
Le problème c’est que beaucoup peuvent se permettre de payer les 30 %, mais d’autres disent qu’ils ne peuvent pas.
Cela va être une décision importante pour nous. Nous ne voulons pas perdre ces applications dans iOS mais en même temps, nous ne voulons pas compliquer l’expérience utilisateur à l’intérieur des applications (entrer à nouveau des informations de paiements). »
La réponse de Steve Jobs arrive une dizaine d’heures plus tard et est on ne peut plus explicite :
« Je pense que c’est assez simple – iBooks sera la seule librairie sur les appareils iOS.
Nous devons relever la tête. On peut lire des livres partout ailleurs, mais on ne peut acheter / louer / s’abonner dans iOS sans nous payer, ce que nous reconnaissons être prohibitif. »
Ainsi, Steve Jobs a scellé en quelques heures le sort des autres applications de lecture sur iPhone comme Kindle, Kobo, Bookeen et Vivlio.
Par la même occasion, Apple a aussi imposé aux journaux de proposer des abonnements dans leurs applications sans avoir à donner 30 % des revenus à Apple.
Aujourd’hui, on sait donc que Steve Jobs avant conscience que ce choix commercial allait rendre impossible la vente de livres sur iPhone par les autres acteurs, en raison des marges trop faibles sur les ventes d’ouvrages qui rendent ainsi financièrement non viable le fait de céder 30 % du prix de vente à Apple.
Une décision qui amène aujourd’hui Apple devant les tribunaux puisque Kobo a récemment décidé de ne pas se laisser faire.