Nous allons voir comment l’essai de Jean-Michel Aphatie, publié au mois de mars sur Kindle Direct Publishing, est peut être beaucoup plus important pour le livre numérique qu’on ne le pense.
Pour celles et ceux qui préfèrent la vidéo :
Pour beaucoup, le livre numérique n’est qu’une version dématérialisée de sa version papier. C’est, en quelque sorte, un livre discount puisqu’on ne le possède pas physiquement.
C’est la raison pour laquelle il doit être proposé à un prix inférieur à celui du livre papier.
Mais, on oublie que l’ebook c’est plus que cela. C’est aussi un moyen de distribution différent pour les éditeurs.
Mais, c’est également un nouveau moyen de gagner plus d’argent pour les auteurs.
Il n’y a qu’à voir le livre de Jean-Michel Aphatie, sorti au mois de mars 2018. Dans, La liberté de ma mère – Mai 68 au pays basque, le journaliste relate une histoire familiale vieille de 50 ans.
Ce qui est intéressant c’est que Apathie s’est détourné du système actuel. Il a en effet choisi Amazon pour publier directement son livre sans passer par une maison d’édition.
Le résultat est idéal pour les lecteurs, qui ne paient que 2,99€ pour la version ebook et 9,99€ pour la version papier.
Mais c’est aussi un bon plan pour l’auteur qui va toucher beaucoup plus d’argent par vente.
Avec Amazon il peut gagner jusqu’à 70% du prix du livre HT contre 10% à 15% avec un éditeur classique…
Donc, même en vendant moins d’exemplaires, son travail est mieux valorisé.
Le résultat est étonnant car en seulement un mois de commercialisation, l’ouvrage s’est hissé en tête des ventes de livres en France avec plus de 6 000 exemplaires écoulés.
L’histoire ne s’arrête pas là, c’est les éditions J’ai Lu ont négocié les droits du livre qui sortira le 20 juin 2018 au tarif de 5 euros…
J’ai l’intuition que cette aventure ne restera pas un cas isolé. En effet, pourquoi passer par une maison d’édition normale alors que Amazon offre tous les outils pour tirer le maximum d’un nouveau livre ?
Jean-Michel Aphatie vient peut-être de dévoiler aux yeux du grand public la magie du numérique : permettre aux auteurs de diffuser les œuvres moins chères pour les lecteurs, tout en maintenant des revenus corrects.
Il s’agit d’un coup de projecteur dont la lecture numérique avait sans doute bien besoin.
Pour la version papier, il faut retirer le coût de fabrication du livre avant de verser le pourcentage dû à l’auteur. À 10,99 EUR, le prix de vente semble bas mais quand on constate que le livre fait seulement une centaine de pages, c’est effectivement un bon coup financier pour cet auteur médiatisé. Lequel a des tribunes que les autres auteurs Kindle n’ont pas. Pauvres d’eux !