Alors que dans les pays anglo-saxons, la part du livre numérique est de 35% environ sur l’ensemble des livres vendus, en France elle n’est que de 5 à 7%. Pourquoi un tel écart ?
Cette question, nous sommes nombreux à nous la poser et vous avez déjà lu de nombreuses tentatives d’explications sur ce blog.
Néanmoins, l’AFDEL (Association Française des Éditeurs de Logiciels et Solutions Internet) vient de publier la deuxième édition du livre blanc du Forum de Tokyo.
Ce document a pour objectif d’étudier le développement numérique dans les industries culturelles : musique, audio-visuel et livre.
Les chiffres communiqués par ce document sont révélateurs de la situation française qu’on pourrait presque qualifiée d’exception :
Le numérique ne représente que 6% des revenus du livre en France. Cette estimation est assez juste et cette des 13% à l’horizon 2019 semble aussi possible.
En tout cas, cette estimation est en phase avec les déclarations d’Arnaud Nourry (responsable chez Hachette Livre) qui estime que 15% est un chiffre plausible (lire ici).
Le livre blanc fourni des éclaircissements sur le fait que le livre numérique est bel et bien toujours en progression. Cependant, c’est la lecture dans son ensemble qui baisse en France et ailleurs dans le monde.
Là où cela devient très intéressant c’est lorsque les auteurs se lancent dans des hypothèses sur l’avenir du livre numérique en France.
Il y a trois points qui semblent essentiels et qui conditionnent le développement du marché de l’ebook :
- le prix du livre numérique
- les plate-formes de distribution des ebooks
- le piratage
L’idée est que le piratage réduit les revenus liés au livre numérique et donc son développement (logique).
Je pense qu’il est assez simple de comprendre que si le prix du livre numérique baisse, il y a plus de chance pour qu’il se développe plus rapidement et de façon plus importante.
Là où c’est intéressant c’est au sujet des plate-formes de téléchargement des ebooks. Le rapport mentionne l’énorme quantité de sites qui permettent d’acheter ces livres numériques.
Cette grande diversité serait en réalité un problème : la visibilité de l’offre est alors fragmentée puisque chaque œuvre est disponible quelque part, mais qu’il n’y a pas d’endroit où on peut trouver et se procurer l’ensemble du catalogue.
Au final, et avec la multiplication des plate-forme, la visibilité de l’offre en matière d’ebook est moindre.
L’hypothèse haute prévoit une croissance de 29% par an si ces conditions sont remplies :
- Forte baisse du prix moyen des livres numériques et essor des systèmes d’accès à un catalogue en illimité via un abonnement
- Forte augmentation du catalogue de références disponibles en format numérique et en français
- Diminution importante du nombre de plate-formes de distribution et renforcement de l’interopérabilité de leurs contenus
- Maintien du succès des liseuses et diffusion massive du numérique auprès du grand public (pratiques anglo-saxonnes)
- Faible hausse du piratage de livres numériques devant la compétitivité de l’offre légale
Vous pouvez retrouver toutes les hypothèses sur ce tableau :
Enfin, vous pouvez accéder au rapport dans son intégralité en suivant ce lien.
Merci pour l’article. On pourra aussi lire le point de vue Neil Jomunsi qui est sans appel sur les pratiques réelles : http://page42.org/et-vous-croyez-encore-que-le-livre-numerique-ne-decolle-pas-en-france/
Merci très bon article effectivement !