L’écologie est devenue un enjeu important. C’est un enjeu politique mais aussi industriel, avec des entreprises et des filières entières qui réfléchissent pour avoir une démarche plus écoresponsable. La filière du livre n’est pas en reste et un grand consortium pour le « Livre Vert » vient d’être créé. Mais il n’est pas européen…
On pensait la France plus concernée par l’écologie que nos voisins anglo-saxons. Et pourtant, ce premier consortium pour un « Livre Vert » va regrouper différentes organisations qui n’ont rien de françaises.
Pourquoi un groupe de travail autour du « livre vert » ?
Regroupées derrières le nom de « International Green Book Supply Chain Alliance », on retrouve des organisations comme Booknet Canada, la Book Industry Communication (Royaume-Uni) et le Book Industry Study Group (USA).
Ces trois structures ont décidé de collaborer pour réfléchir à la manière donc la chaîne d’approvisionnement du livre pourrait être améliorée pour devenir plus écoresponsable.
Les premières discussions portent autour de ces thèmes :
- la collecte des informations en rapport avec l’environnement et pouvant impacter le livre
- la centralisation de toutes les informations concernant l’environnement et le livre
- le partage des bonnes pratiques entre les acteurs du livre
- la conduite d’études d’impact environnemental
- la création d’un événement spécial de sensibilisation autour du livre vert
- la création d’une récompense visant à honorer les acteurs pour une chaîne d’approvisionnement verte
- tester l’idée d’une certification « livre vert » qui viendrait compléter la norme ISA 14001
L’« International Green Book Supply Chain Alliance » ainsi constituée reste ouverte. De nouvelles organisations peuvent y adhérer pour permettre d’avancer plus vite sur ce sujet.
C’est la chaîne d’approvisionnement du livre qui pollue le plus
D’après la directrice du Book Industry Communication (Royaume-Uni), c’est l’amélioration de la supply chain (chaîne d’approvisionnement / chaîne logistique) qui est le levier qui permettra d’avoir les gains les plus significatifs.
Pour cette organisation, il doit être possible de réduire sensiblement les déchets et l’impact sur l’environnement.
C’est la raison pour laquelle les trois groupes se sont associés : sur chaque territoire (USA, UK et Canada) elles ont mis au point une chaîne d’approvisionnement qui fonctionne bien et qui est adaptée aux besoins du pays.
Chaque étape de la fabrication d’un livre pollue
Elles peuvent donc partager leurs informations et leurs connaissances pour s’adapter et proposer des améliorations qui viendront modifier leur impact environnemental sur la planète.
Pour le directeur du Book Industry Study Group (USA), la stratégie consiste à amplifier les bonnes pratiques trouvées et de les apporter et les diffuser partout où le livre est présent.
Un « livre vert » pour protéger le livre papier ?
Il va de soi que cette initiative va permettre de protéger le livre papier.
En effet, les dépenses en matière d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre qui sont engendrées par toute la chaîne du livre papier sont de plus en plus pointées du doigt.
J’ai d’ailleurs écrit un long article sur ce sujet qui permet d’avoir une vision globale papier versus ebook : est-ce le livre papier ou la liseuse qui est meilleur pour l’environnement ?
On peut regretter également qu’il faut attendre plus de 500 ans pour que l’industrie du livre papier se pose cette question essentielle : quel est mon impact sur l’environnement ?
Celle du livre électronique a déjà débuté son travail avec, notamment, la mise en place d’un système de recyclage des liseuses.
Mais ce serait un peu dur d’écarter les autres initiatives importantes en matière d’écologie dont la plus visible est le recyclage du papier et l’impression de livres sur papier recyclé.
Il faut donc accueillir cette nouvelle organisation et ses travaux avec bienveillance.
Certes, elle peut nuire au livre numérique, mais elle ne peut pas faire de mal à la planète, ce qui est finalement le plus important.
Un livre vert en France est-il possible ?
En France, on a vu quelques initiatives naître, comme celle des rencontres « livre, lecture et environnement » mais qui ne durent qu’une journée ou deux et qui n’aboutissent à rien de concret pour le moment.
La « International Green Book Supply Chain Alliance » pourrait donc inspirer fortement la création d’un groupe de réflexion français ou européen du même genre, ce qui serait là encore une bonne nouvelle.
La création d’un label « livre vert » en France ou en Europe est désirable et envisageable. Il n’y a pas de raison pour que l’on n’arrive pas à penser différemment la chaîne logistique du livre. On peut même espérer d’ici à quelques années une amélioration certaine à ce niveau.
Il faut aussi souhaiter que la lecture numérique tiendra une bonne place dans ce futur univers du « livre vert », mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire évoluer les pensées à ce niveau.
N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires si vous avez une piste de réflexion à ce sujet ou si vous souhaitez simplement ajouter quelque chose.
Vous pouvez aussi consulter la page avec les meilleures liseuses du moment si vous souhaitez passer à la lecture numérique.
