D’après les derniers chiffres du SNE, il semble que la part de marché du livre numérique en France tourne autour des 5%. Retour sur l’un des chiffres les plus mystérieux du monde de l’édition…
Quelle est la part du numérique dans l’économie du livre en France ?
Cette question, nous sommes nombreux à nous la poser. Mais, il est encore très difficile d’apporter une réponse exacte.
Dans un document publié hier par le SNE (Syndicat national de l’édition), on peut voir que le livre se porte plutôt bien en France.
Avec un chiffre d’affaire qui tourne autour des 2,8 milliards d’euros sur 2016 et en France c’est même une légère embellie par rapport aux chiffres de 2015 (on était à 2,7 milliards).
Un bon résultat porté par les manuels scolaires ainsi que les ventes de livres de poche qui ne cessent d’augmenter :
Mais ce qui nous intéresse c’est surtout la part du livre numérique. Le tableau ci-dessous présente une belle augmentation du chiffre d’affaire lié à la ventes d’ebooks en 2016 :
On voit que la part du numérique augmente toujours malgré l’opposition ferme des éditeurs à ce nouveau mode de lecture – heureusement Bragelonne ne semble pas du même avis.
Si on regarde de plus près, les ventes de numériques sont très importantes pour les livres universitaires :
Si on enlève l’universitaire et le professionnel, on arrive non plus à 8,65% du marché mais à environ 4%.
Cependant, toute cette étude ne tient pas non plus compte des livres auto-édité ou de certaines maisons d’éditions plus petites non représentées par le SNE. Les chiffres sont donc loin d’être fiable.
Personnellement, j’estime la part du numérique autour des 10% en France, un chiffre qui reste très éloigné de celui de certains de nos voisins européens (entre 15% et 30% dans de nombreux pays comme le Royaume-Uni…).
Le pourcentage de la part du livre numérique dans l’économie du livre reste tabou en France pour deux raison :
- s’il est faible : la France est en retard dans sa transition numérique par rapport aux autres pays et on se fait dépasser en passant à côté de toute une nouvelle économie à développer,
- s’il est élevé : c’est une menace pour les librairies françaises et cela montre comment le marché est dominé par Amazon (ou Kobo ou Google ou Apple…)
Bref, ne vous étonnez pas si personne n’en parle donc… Toute l’industrie préfère donc parler du chiffre d’affaire globale et célébrer une nouvelle année stable.