Alors qu’il y a quelques années tout le monde a eu peur de la domination de l’ebook par rapport au papier, force est de constater qu’il y a eu beaucoup d’inquiétude pour rien.
Cette constatation (et le titre de l’article) vient d’un article publié par le New York Times qui fait le point sur le marché du livre aux USA.
Car en Amérique, ces dernières années ont vu de grosses chaînes de librairies fermer, comme Borders. Avec une croissance à peine croyable du livre numérique, les analystes ont rapidement pensé que l’ebook allait plus ou moins détruire le marché du livre papier.
Une prophétie apocalyptique qui ne s’est pas réalisée
Aux USA, il y a de forts signes de ralentissement de la croissance de la lecture numérique avec une baisse de 10% de ventes sur les 5 premiers mois de l’année 2015. Autrement dit, le livre papier a encore de beaux jours devant lui.
Car, il faut souligner qu’aux États-Unis la part de marché de l’ebook tourne autour des 30% (contre 5 à 7% en France) !
Le ralentissement de la lecture numérique n’a pas encore d’explication, mais plusieurs hypothèses peuvent déjà être avancées :
- les lecteurs lisent aussi bien des livres papier que numérique
- il y a un retour au papier
Il me semble évident qu’un amateur de littérature va acheter aussi bien du numérique sur du papier en fonction de l’humeur du jour ou des opportunités qui s’offre à lui (une visite dans une librairie est toujours l’occasion de repartir avec les bras chargés de livres de poches).
J’ai un léger doute sur le retour au papier. Mais, je pense qu’il est pertinent pour les bandes dessinées. Les expériences de lecture numérique de BD me semblent encore décevante en raison du manque de lieuses couleur à encre électronique.
Même si ce mode de consommation de la BD a pu séduire quelques lecteurs, j’ai le sentiment qu’ils sont un peu déçus maintenant.
L’autre signe qui ne trompe pas c’est le manque de dynamisme autour des offres de lecture numérique illimitée. Ce problème a été présentée aux yeux de tous il y a seulement quelques jours avec la fermeture du service Oyster et le manque de rentabilité de Scribd.
On sent bien que ce modèle n’a pas fait ses preuves et n’arrive pas à totalement convaincre le consommateur / lecteur.
Vers un développement de la lecture sur smartphone ?
L’article met aussi en avant l’arrivée de smartphones de grande diagonale (5 pouces) qui peuvent plus ou moins se substituer à une liseuse.
Je suis d’accord sur ce point : une grande diagonale aide pour lire car plus il y a de surface sur l’écran et plus on peut afficher de caractères plus ou moins gros.
Mais la liseuse reste l’outil le plus adapté à la lecture numérique.
D’ailleurs, Oyster avait tout misé sur le smartphone et on voit où ça les a mené… Mais je ne doute pas que ce moyen de lire se développe et j’expérimente aussi avec la lecture sur smartphone depuis que j’ai un écran de plus de 4 pouces (j’y reviendrais sans doute dans un autre article).
Des chiffres fournis par les éditeurs
Mais, ce que l’article souligne bien, c’est que les chiffres de baisse des ventes du numérique sont ceux des éditeurs.
Ces même éditeurs qui donnent un prix plus élevé à la version ebook qu’à la version poche d’un même livre (y compris aux USA).
Les chiffres ne tiennent donc pas compte des ventes des tout petits éditeurs et des auteurs auto-publiés. Et on sait que ceux-ci tirent maintenant une majeure partie de leurs revenus du numérique.
Toutes mes excuses pour un texte aussi long. Je voudrais seulement terminé en disant que oui, l’apocalypse numérique n’a pas eu lieu, mais il ne faut pas enterrer l’ebook ou les liseuses trop vite.
Si vous lisez l’anglais je vous invite à lire l’article du NYT qui est très intéressant.