Voici l’instant nostalgie… Alors que la liseuse Kindle fête ses 10 ans cette année, on oublie trop souvent que de nombreuses entreprises se sont lancé dans la course à peu près au même moment. Parmi celles-ci on trouve Samsung.
Samsung s’est lancé – comme Sony – dans la fabrication de liseuses. L’objectif pour l’entreprise coréenne était d’acquérir rapidement d’importantes parts de marché pour s’installer durablement aux côtés d’Amazon, Kobo ou Sony.
Durant un laps de temps réduit, Samsung a lancé sur le marché plusieurs modèles de liseuses : E60, E101, Papyrus, E65, E6 et E61.
Malheureusement, on va voir qu’aucun de ses appareils n’a convaincu le public.
Voici un petit tour des principales incursions de Samsung dans le monde de la lecture numérique.
Samsung E6 (ou E60, E65, E61)
Le plus emblématique est sans doute le Samsung E60 qui est sorti en mars 2010. Il s’agissait d’une liseuse de 6 pouces capable de lire les fichiers TXT, EPUB et PDF. L’écran était tactile mais il fallait utiliser un stylet pour l’utiliser – ce qui est loin d’être pratique lorsqu’on lit !
Cette machine avait aussi un lecteur MP3 intégré, un logiciel de dessin / prise de notes et 2 Go de mémoire de stockage. Son prix à sa sortie était d’environ 300€.
Comme on peut le voir, on a fait beaucoup de progrès depuis et le concept de Samsung s’apparentait plus à une tablette bridée qu’à un appareil de lecture simplifié pour le grand public.
Cette liseuse a connu des déclinaisons diverses avec des modèles a peu près identiques à quelques fonctions près : E60, E61 ou E65.
Samsung Papyrus
Sur un design différent et très classe, Samsung avait aussi commercialisé une liseuse 5 pouces (oui une autre mini liseuse). Elle était baptisée Papyrus mais n’a pas fait couler beaucoup d’encre.
Lancée très tôt, en juin 2009 en Corée, il fallait connecter la liseuse à son ordinateur pour y charger des ebooks… Pas pratique du tout !
Samsung E101
La liseuse E101 de chez Samsung est une déclinaison du modèle E6 (ou E60) mais avec une diagonale de 10 pouces !
Cette liseuse grand format est sortie en 2010 à un prix de plus de 400€. Il offrait une compatibilité Bluetooth et Wifi.
Il était aussi possible de brancher un casque et d’obtenir la fonctionnalité « text-to-speech » (synthèse vocale) qui manque encore aujourd’hui à de nombreuses liseuses.
L’avènement des smartphones et la librairie Samsung
Puis, voyant que le marché de liseuse ne souriait pas à tout le monde, l’entreprise Samsung s’est engouffré pleinement (et avec succès) sur celui des smartphones. Elle a donc stoppé tout développement de nouvelles liseuses.
Pourtant, Samsung avait toujours des ambitions importantes en matière d’ebooks et de lecture numérique.
Elle a donc lancé une librairie Samsung installée sur tous les appareils téléphoniques de la marque. A la manière du Google Play ou de iBooks chez Apple, les utilisateurs d’un smartphone Samsung pouvait acheter des livres numériques et les lire directement depuis leur mobile.
Le service « Reader’s Hub » de Samsung est lancé en 2013 à la Book Expo America.
Mais l’échec est tel que Samsung va abandonner et fermer le service au bout d’un an seulement.
Les utilisateurs qui auront acheté des livres (il y aurait eu 2 millions d’ebooks vendus tout de même) sont alors transférés vers un nouveau service appelé « Kindle for Samsung« …
Vous pourrez en apprendre un peu plus en lisant cet article :
> Histoire du « reader’s hub » et de sa fin par Samsung
Conclusion
On peut dire que Samsung s’est bien battu, de 2008 à 2014, pour tenter de s’imposer sur le marché de la lecture numérique.
Mais, si on analyse ce qui n’a pas fonctionné, on peut dire qu’ils ont été à côté de la plaque sur le design de leurs liseuses.
De plus, Samsung a décidé de donner un prix premium à ces machines alors que la logique aurait plus été à la compétition au niveau du tarif afin de faire descendre les prix. Une stratégie pourtant comprise et maîtrisé par les Coréens sur le segment des téléviseurs.
Enfin, le lancement de son service de librairie numérique est arrivée bien trop tard.
Cependant, on peut regretter l’absence de cet acteur qui aurait vraisemblablement apporté une concurrence supplémentaire au marché des liseuses et de la lecture numérique.