La liseuse restera comme l’un des grands gagnants du confinement avec des ventes qui se sont envolées en France jusqu’à provoquer des ruptures de stocks.
Mais, est-ce que les Français ont vraiment lus sur leur liseuse ?
Et est-ce que l’ebook n’a pas simplement sauver la lecture ?
Augmentation du temps de lecture de 80 %
Nous avons maintenant un début de réponse à la première question, puisque Kobo By Fnac vient de diffuser des chiffres qui montrent que la lecture sur liseuse a augmenté de 80 % au mois de mars 2020 par rapport au mois de mars 2019.
Certaines régions géographiques, comme la Nouvelle Aquitaine ont même vu le temps de lecture monter à plus de 85 % avec la plage horaire de 18h – 19h privilégiée par les lectrices et lecteurs.
On note aussi que la ville de Boulogne-Billancourt a enregistré une hausse record de 184 % de lecture. Le genre préféré a été le thriller (et les fictions en général).
Par contre, si la lecture numérique a naturellement explosée pendant le confinement, grâce à la disponibilité des livres numériques, cela ne veut cependant pas dire que les Français ont forcément plus lus.
Ebooks : des avantages maintenant connus
Avant mars, de nombreuses personnes privilégiaient le livre papier et elles ont dû se tourner vers les ebooks.
Avec la fermeture des librairies et l’obligation pour certains sites e-commerce de ne travailler que pour livrer des objets de première nécessités, les gens se sont tournés vers la lecture numérique.
C’est à ce moment que les avantages d’une distribution à la maison, rapide et peu coûteuse des livres numériques a convaincu les plus réfractaires.
A lire : les avantages des ebooks et la lecture numérique
Mais, les liseuses ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Ainsi, il semble évident que la lecture sur smartphone et tablette a connu aussi une augmentation.
Des services dont on parle moins, comme Wattpad, semblent aussi avoir connu une augmentation de son trafic ces dernières semaines (source SimilarWeb) :
Donc, pendant le confinement, les ebooks ont permis aux lecteurs de continuer à lire de nouveaux livres ce qui a permis d’éviter à certains de laisser tomber la lecture au profit de la vidéo à la demande (Netflix, Disney+, Prime Vidéo) et des jeux vidéos. Même si tous ces divertissements sont complémentaires.
Cependant, il faudra attendre sans doute des chiffres plus globaux pour savoir si la lecture a souffert en France.
En attendant, on sait déjà que les ventes de livres ont baissé de 60% en mars 2020. Oui, ça fait mal !
Pour que l’ebook soit moins dénigré
Pendant des années, on a entendu que le livre numérique n’était pas un vrai livre, que rien ne valait le livre papier ou que le numérique tue le papier, les auteurs et sans doute aussi un peu la planète.
D’ailleurs, les efforts de l’Union Européenne menés depuis des années pour empêcher la France d’appliquer le taux de TVA réduit pour les livres numériques ne sont pas terminés.
Mais aujourd’hui, on ne peut qu’admettre que le livre numérique a permis aux éditeurs et aux auteurs de continuer à vendre des livres pendant le confinement.
Certes, ils ont trop peu vendu par rapport aux autres mois, mais à qui la faute ? (Rappel = -60% de ventes de livres…)
Il ne faut pas oublier que les éditeurs sont les premiers militants anti-ebooks avec la complicité de certains auteurs qui n’ont pas hésité à comparer les ebooks à Facebook (n’est-ce pas monsieur Beigbeder ?) au moment où le lecteur montrait un début d’intérêt pour l’ebook.
Ils ne peuvent que s’en mordre les doigts aujourd’hui et, s’ils ont appris de leurs erreurs, ils devraient aujourd’hui préparer une stratégie commerciale plus résiliente basée sur le numérique pour se préparer pour le futur.
Voici les choses évidentes à mettre en place (et il y en a d’autres) :
- Baisser les prix des ebooks
- Communiquer autour de l’offre numérique
- Faire pression sur les fabricants pour avoir un DRM interopérable comme LCP
Il en va maintenant de la survie future des éditeurs. Les auteurs, eux, passeront directement par l’auto-édition et les géants du numérique auront tout gagné. (voir ma petite fiction sur ce sujet)
Je ne sais donc pas si la lecture a été sauvé, mais en tout cas, les dégâts ont été moins importants grâce au numérique.