Ces derniers jours, on parle beaucoup en France des bibliothèques, de leur rôle ainsi que des moyens disponibles pour améliorer ce service indispensable. Mais on oublie d’étudier cette question sous un angle nouveau : celui du numérique.
Une bibliothèque est un lieu formidable de découverte et de culture. Quand on s’y rend on peut découvrir des choses intéressantes et nouvelles qu’on aurait pas vu autrement.
En ce sens, le lieu physique est indispensable à mon sens.
Ce préambule est nécessaire pour que la suite de cet article ne soit pas mal interprété…
Le rapport « Voyage aux pays des bibliothèques »
Donc, le 20 février dernier,Erik Orsenna et Noël Corbin ont remis leur rapport intitulé « Voyage aux pays des bibliothèques – Lire aujourd’hui, lire demain« .
Je m’appuie sur l’excellent article du site Actualitté qui a pu lire ce document pour appuyer mon propos.
Le contenu de ce rapport sur les bibliothèques françaises peut donc être résumé de la sorte :
- il est question d’augmenter les horaires d’ouvertures (amplitude) des bibliothèques
- il est question d’ouvrir les bibliothèques le dimanche
- il est aussi question du bien-être du personnel
- il est question des coûts de mise en œuvre des mesures préconisées
Un rapport du siècle passé
Mon premier sentiment est donc le suivant : ce serait bien si les bibliothèques étaient plus accessibles c’est certain.
Mais, qu’on le veuille ou non, les œuvres culturelles qu’on trouve dans une bibliothèque ou une médiathèque sont nécessairement limitées (par la pièce ou par le nombre d’exemplaires de chaque ouvrage – par exemple).
Le rapport a été conçu comme s’il avait été rédigé dans les années d’après guerre, au siècle dernier, sans tenir compte des innovations produites ces dernières années dans la diffusion des contenus culturels.
Je veux bien sûr parler du numérique.
Créer des bibliothèques numériques
Le prêt de livres numérique est déjà disponibles dans certaines bibliothèques de France.
Mais, je pense qu’on peut mieux faire et s’inspirer au moins de ce qu’on fait à l’étranger.
Étrangement, la France (grand pays culturel) a perdu l’initiative en ce qui concerne le culturel numérique voir même, si on assombrit le tableau, elle peut être considérée comme en retard à ce niveau.
Si l’on prend deux exemples particuliers, on se rend compte que nos voisins font déjà beaucoup mieux que nous.
Le premier exemple est celui – extrême – de la Croatie qui a décidé de créer une « Free Reading Zone« .
En clair, les œuvres culturelles sont gratuites sur le sol croate et distribuées numériquement. Pas besoin de carte de bibliothèque, d’inscription, etc. Tout le monde peut accéder à ce service via son smartphone ou sa tablette s’il est sur le sol du pays.
Certes, tous les livres ne peuvent pas être distribués de la sorte, mais cela peut déjà donner accès à des livres du patrimoine culturel français au plus grand nombre. (lire ici pour connaître les détails de fonctionnement de ce système en Croatie)
Le deuxième exemple est évidemment celui des USA.
Aux États-Unis, quand on a une carte de bibliothèque on peut utiliser l’application OverDrive (ou une liseuse Kobo) pour accéder aux contenus numériques de sa bibliothèque et emprunter des ebooks.
Plus besoin de se déplacer et le système est à la fois disponible sur smartphone, tablette et liseuse, ce qui l’ouvre à la fois aux fanatiques de la lecture et aux lecteurs occasionnels.
Le système est simple et accessible de partout et fonctionne de manière identique pour toutes les bibliothèques.
Bien sûr, on a cela aussi en France – à Paris par exemple – mais le système est archaïque et loin d’être aussi facile à utiliser et à paramétrer.
Le numérique permet donc de diffuser plus de culture et cela à n’importe quel moment du jour et de la nuit.
Un élément absent du rapport, malheureusement…
Le numérique pour faciliter la vie des agents de la fonction publique
Contrairement à ce qu’on peut penser en premier, une gestion numérique des ebooks peut être généralisé à l’ensemble des bibliothèques de France.
Que le système prenne la forme d’une Free Reading Zone ou d’un système d’emprunt à la OverDrive, les agents territoriaux des bibliothèques de France n’auront pas à travailler plus jusqu’à 20h ou 21h afin que les usagers aient accès à la culture.
On peut donc penser que cela ne pèsera pas sur leur travail au quotidien.
Des coûts maitrisés
Si un nouveau système de prêt numérique pour les bibliothèques voit le jour, il aura nécessairement un coût qui peut être très important.
Cependant, ces coûts peuvent être largement moindre que les milliers d’agents qui devront être payés les dimanches et les soirs après 19h…
Conclusion : et si on pensait réellement à l’avenir ?
Notre système de bibliothèque fonctionne encore, mais qu’en sera-t-il dans 20 ans et que les vraies transformations structurelles nécessaires n’auront pas été faites en raison d’un rapport à côté de la plaque ?
Qu’en sera-t-il quand il faudra se déplacer dans un centre-ville dans lequel on ne pourra plus se garer pour emprunter un livre ?
Il est temps de réellement penser à l’avenir et de se rapprocher des acteurs qui font les livres qui seront lus demain et non ceux qui font les livres lus aujourd’hui.
Pourquoi ne pas contacter Bookeen et Tea, des entreprises bien françaises, et discuter avec eux d’un nouveau système pour les bibliothèques ?
Heureusement, il est encore temps d’agir.
Hello,
Ton article est super intéressant et je suis d’accord que notre système culturel est archaïque et c’est bien dommage.
A-t-on penser aux enfants dyslexique ? Pas vraiment car y a très peu de livres disponible en biblio à cause du prix. Je ne vais plus à ma bibliothèque car à chaque fois que je mettais un titre en réservation, je ne l’avais jamais.
Et c’est la que le numérique est pratique car ça ressemble un peu au service d’amazon prime au final. Je ne sais pas si le système qui pourrait être instaurer aurait une limite dans les titres emprunter et si on aurait la possibilité de demander à rajouter des livres avec une sorte de librairie mais dont seulement la biblio pourrait accepter l’achat ou pas.
Je suis d’accord que le numérique est l’avenir, mais je pense que ce genre de système, s’il devait voir le jour, ne serait pas implanté dans toutes les bibliothèques de France car déjà ce serait un coût en plus, faudrait peut être qu’elles mettent à disposition des tablettes, liseuses, puis qu’elles se forment à ce système.
Pour Bookeen je leur ai parlé dernièrement sur leur nouvelle liseuse Saga. Y avait une personne qui demandait si on pouvait changer la housse de la liseuse et j’ai balancé à tout hasard : pourquoi ne pas mettre en place un système de location des liseuses pour avoir cette possibilité de changer la coque. Je pense que faire ce service pour une entreprise ce serait super intéressant et cela permettrait d’ouvrir la lecture numérique au plus grand nombre qui comme tu l’as dit ne sont pas forcément des lecteurs agairi.
Tout cela mérite d’être réfléchi et à être tester car je pense que ça résoudrait beaucoup le problème de la piraterie des ebooks.
Merci pour ton article,
Justyne Blog
Bonjour
En Suisse il y a les bibliothèques numériques et prêtes pour essai dans les bibliothèques
Un problème avec une Kobo sur windows 10 :
On peut restituer un éventuellement 2 livres et ensuite on ne peut plus, cela viendrait d’adobe Digital (même mis à jour) d’après le service numérique, quelqu’un connaîtrait-il ce problème ? En réinstallant tout, rien ne change.
De plus même en les supprimant des anciens livres lus reviennent sur le PC !