Lorsqu’il s’agit de lecture, on a tendance à penser que la prison est un endroit où la lecture est facilement accessible. Pourtant, aux USA, c’est tout le contraire. Il semble même qu’une guerre contre les livres ait lieu dans ces prisons !
Livre papier et prison ne font pas bon ménage
Un récent article explique comment il devient très difficile pour les prisonniers américains de lire des livres.
Les raisons sont multiples, mais voici les principales :
- certains livres qui entrent en prison ont des pages qui sont trempées dans la drogue : les prisonniers déchirent les pages pour se droguer ou revendre la drogue
- des livres sont envoyés en prison pour passer des informations, en particulier concernant des détenus ou les gangs : des mots sont soulignés, du texte est ajouté sur certaines pages, etc.
Toujours est-il que les prisonniers ont beaucoup de mal à se procurer des livres et donc à lire une fois qu’ils ont éclusé les ouvrages intéressants disponibles dans la bibliothèque de la prison.
Heureusement, avec les avancées de la lecture numérique, il est maintenant possible d’éviter tous ces problèmes grâce aux ebooks et aux liseuses.
JPay Lantern : une solution qui n’en est pas une
Depuis quelques années, les détenus peuvent se procurer des appareils “autorisés” en prison.
Aux USA, il y a donc des entreprises qui sont spécialisées dans la fabrication de matériel selon les spécifications du système pénitentiaire américain.
Parmi ces compagnies, il y a JPay qui propose une espèce de tablette tactile et multimédia : la JPay Lantern.
Cet appareil a pour objectif de subvenir aux besoins éducatifs des prisonniers pour faciliter leur réinsertion.
Ne comptez donc pas utiliser cet appareil pour regarder Netflix toute la journée, puisque son fonctionnement est limité.
La première chose qui frappe est évidemment sa conception : comme vous pouvez le constater sur les photos, le plastique utilisé est transparent.
Cette particularité esthétique a pour but de permettre aux gardiens et autorités pénitentiaires de vérifier que rien n’est caché à l’intérieur de la tablette.
Il y a en ce moment 3 versions disponibles :
- JPay JP6S : écran de 7 pouces, 32 Go de stockage
- JPay JP5S : écran de 7 pouces, 32 Go de stockage (mais 3x moins de batterie que la JP6S)
- JPay JP5S : écran de 4,3 pouces, 16 de stockage
Il est heureusement possible de lire des livres sur cette tablette, ce qui en fait une espèce de liseuse autorisée en prison aux USA.
Plus qu’une liseuse : un véritable outil de réinsertion
Vous l’avez compris, cet appareil n’est pas vraiment une liseuse.
Il s’agit surtout d’un outil complet dédié à l’éducation et à la réinsertion. Le programme payant Securus Lantern est donc en place pour permettre aux détenus de valider leurs acquis sous la forme de crédit universitaire.
En supplément au programme payant, la tablette permet d’accéder à des contenus éducatifs sur les mathématiques, l’astronomie, la comptabilité, la littérature ou les sciences.
Des fonctions de communication limitée sont aussi prévues pour échanger avec des enseignants.
Des ebooks au tarif démentiel
Bien évidemment, il y a tout un business derrière tout cela et il faudra payer (le prix fort) pour profiter de tout cela.
Par exemple, si la tablette coûte environ 80€, chaque fonction est payante à l’usage. Parfois, JPay donne des tablettes aux détenus – vous allez comprendre pourquoi.
Il est possible d’envoyer un message à un autre détenu pour la modique somme de 0,30€ (environ, je converti tout en euro depuis les US$). Acheter une chanson vous coûtera environ 2€ et un album complet plus de 40€ !
JPay promet que des contenus sont gratuits dans sa liseuse. Or, en pratique, cet article de 2019 explique que tous les ebooks étaient payants.
Ainsi, les livres du domaine public coûtaient environ 0,80€.
Aujourd’hui, les choses ont changé et les ebooks du domaine public sont gratuits.
Mais les autres contenus (comme les livres) sont plus chers que sur les plateformes classiques (Kindle, Kobo, etc.).
En savoir plus : https://www.jpay.com/pmusic.aspx
