L’application iBooks sera bientôt installée par défaut sur tous les appareils vendus par Apple. De quoi soulever des inquiétudes largement justifiées…
Ainsi, après l’arrivée de iBooks dans Mac OS X il y a quelques mois, les nouvelles versions des systèmes d’exploitation d’Apple vont avoir iBooks installée par défaut (à confirmer pour Mac OS X Yosemite).
Dès la première utilisation d’un appareil de la marque à la pomme, il sera alors possible de télécharger, lire et acheter des livres électroniques depuis l’application iBooks.
Cela donne donc un avantage important à Apple puisque les utilisateurs pourront directement accéder à un catalogue de livres en ligne sans avoir à installer une application d’Amazon (Kindle) ou de Kobo. Ceux qui ne sont pas encore client d’un service de lecture numérique se tourneront vers la facilité : Apple.
Avec le nombre d’iPhone et d’iPad vendus chaque mois, cela pourra sérieusement augmenter les ventes de livres d’Apple, au détriment des concurrents…
C’est d’ailleurs cet aspect de la chose qui est intéressant, car il y a de fortes raisons de croire que Amazon (et les autres) ne resteront pas les bras croisés. Ces derniers pourraient donc rapidement se tourner vers la justice et porter plainte contre Apple pour abus de position dominante.
Il y a d’ailleurs eu un précédent (merci The digital Reader) dans le monde numérique avec Microsoft qui s’est retrouvé devant la justice (et a perdu) après avoir installé par défaut le navigateur Internet Explorer sur tous les ordinateurs équipés de Windows. Ce qui avait rendu furieux l’entreprise Netscape à la fin des années 1998.
Apple étant toujours examinée de près suite au procès sur l’entente des prix des livres numériques (USA) il y a fort à parier que cette décision de mettre l’application iBooks par défaut dans iOS sera étudiée de près par les autorités américaines.
Surtout qu’une autre question se pose : Apple oblige n’importe qu’elle entreprise à lui reverser 30% des ventes des ebooks réalisées depuis une application iPhone. Une décision qui a obliger Amazon à ne pas proposer la vente d’ebooks dans son application Kindle et dans Comixology (une application de lecture de BD numériques – voir cet article).
Si pour le moment la « Pomme » n’a pas été inquiétée pour cela, le fait de coupler iBooks aux iOS et, d’en plus, forcer les concurrents à lui reverser 30% du prix d’un Ebooks vendu pourrait être de trop pour la justice !
En tout cas, personnellement, je trouve cela scandaleux ! Il s’agit tout simplement d’un système visant à réduire la concurrence à néant donc l’écosystème Apple.
Je pense donc que cette histoire d’en restera pas là…
Puisque la majorité des tablettes et des téléphones dits intelligents roulent sous Android, Apple est loin d’avoir une position dominante, et très loin de la situation de Microsoft à l’époque.
Personnellement, j’ai cinq ou six applications de lecture sur mon iPad, dont Kindle, et je passe de l’une à l’autre sans soucis.
Enfin, la crédibilité d’Apple a fait beaucoup pour imposer le epub comme format commun, quand Amazon s’entêtait (et s’entête toujours) dans un format propriétaire. Il n’y a pas de mal à ce qu’Amazon se retrouve avec un tout petit peu de concurrence. Parce que tous ceux qui vendent des livres peuvent constater de visu où se trouve la vraie position dominante.
Je hurlerai à la lune quand Apple interdira les applications de lecture tierces sur ses appareils. En attendant, je dis bravo à toutes les initiatives qui rendent la lecture plus accessible.
Effectivement, votre point de vue est intéressant, c’est vrai que Android a une part de marché importante sur tablette et smartphone.
Mais que penser de l’obligation de reverser 30% à Apple si on vend des ebooks sur sa plate-forme ? N’est-ce pas pour empêcher la concurrence des autres libraires ?
Bonsoir, pour alimenter le débat sur ce point il faut aussi prendre en compte le côté financier de la chose; personnellement je possède une tablette Samsung 10.1 sous Androïd bien moins cher qu’un Ipad et ayant plus de possibilités d’applications que sous Apple et une liseuse Amazon qui même avec son format propriétaire me donne entièrement satisfaction surtout en niveau performances et confort de lecture. Mais je ne peux que constater aussi que les fervents Apple sont aussi satisfaits et fidèles à la marque même si son prix rapport qualité / prix est plus élevé. Que chacun y trouve son compte est à mon avis l’essentiel dans ce débat et surtout, que les prix des ebooks baissent mais là, c’est une autre histoire. A bientôt.
Effectivement, bonne remarque une fois de plus.
Personnellement, pour avoir testé toute sorte de tablettes je reviens toujours à l’iPad malgré son prix et ses applications et formats de données propriétaires.
Malheureusement, Apple n’évolue pas vers plus d’ouverture (au contraire) ce qui m’amène à penser que l’interopérabilité des livres numériques n’est pas encore pour bientôt.
A moins que l’Europe décide de mettre les bouchés doubles à ce niveau : https://www.liseuses.net/europe-ebook-drm/
Mais à mon avis, c’est pas demain la veille !
Bonjour,
Je suis d’accord avec votre conclusion.
Microsoft a été obligé de proposer à l’utilisateur une liste de navigateurs, il faudrait que les autres éditeurs soient astreints à la même contrainte. De mon point de vue cela concerne Safari et iBooks, sous IOS et Mac OS, ainsi que Chrome sous Android.
Thierry