Si les chiffres ne sont pas définitifs, il semble que l’année 2017 a été marquée par une nouvelle baisse des ventes de livres en France.
Ainsi, les premières estimations indiquent que le marché du livre pèse un peu moins de 4 milliards d’euros en France.
La baisse enregistrée par rapport à 2016 serait de -1% à -2%.
Une stratégie industrielle défaillante
Rien de catastrophique mais c’est la tendance qui inquiète.
Après un léger rebond à 2016, les ventes de livres partiraient à nouveau à la baisse en France.
Tout d’abord, c’est surtout le premier semestre de l’année 2017 qui a été préjudiciable en France. Les éditeurs ont ainsi choisi de ne pas lancer de gros titres en raison de la campagne présidentielle qui a cristallisé toute l’attention.
Bonne stratégie ? Peut-être pas, puisque les Français se sont détournés de la lecture jusqu’à l’élection avec des ventes en recul de près de 5% sur ce semestre ! Belle idée pour tuer un business donc…
Ensuite, et compte tenu de ces conditions, on peut dire que l’année 2017, n’est finalement pas si mauvaise que cela !
La fin de l’année a aussi été marquée par différents événements « intéressants » pour le monde de l’édition comme la sortie d’un nouveau Astérix ou la mort de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday – ce qui a permis à quelques éditeurs de faire de jolis coups pour Noël.
Le numérique absent des débats
Une fois de plus, le numérique est inexistant pour les éditeurs, trop habitués à travailler leurs offres autour de deux formats : le grand et le poche.
Et je pense qu’ils vont commencer à en payer le prix.
Bien évidemment, il ne faut pas généraliser et des éditeurs comme Harlequin et Bragelonne arrivent à faire vivre leur offre numérique de façon remarquable avec des évènements promotionnels intenses une à deux fois dans l’année.
Des rendez-vous qui permettent des mises en avant spécifiques des catalogues de ces éditeurs.
Car, les « fonds » de catalogues numériques permettent une chose : faire connaître des auteurs et des séries en proposant une sélection de titres à prix tellement intéressants que l’achat devient impulsif et très facile depuis sa liseuse, son smartphone, sa tablette ou son ordinateur.
L’éditeur qui pratique cette politique sait bien que le lecteur reviendra et paiera – au prix normal – pour la suite de l’œuvre ou de la série qu’il a « testé » lors d’une offre promotionnelle (de mon côté c’est clairement Boyd Morisson – édité par Bragelonne – qui a reçu mes deniers en 2017 !).
Alors tout n’est pas perdu, il faut juste que certains industriels se réveillent !