Est-ce le coronavirus qui tue les librairies ?

lecture femme

Cette année 2020 s’avère résolument curieuse en ce qui concerne la lecture. Quelques semaines après la fin du confinement on peut maintenant tirer quelques enseignements…

Les librairies ferment rapidement

Tout d’abord, de nombreuses librairies rencontrent des difficultés financières importantes et certaines commencent à fermer.

Même si la presse s’est concentré sur les deux grandes librairies parisiennes qui ferment (Picard & Epona d’Actes Sud et Boulinier), ce ne sont pas les seuls cas en France.

La crise du coronavirus a précipité la lente chute des librairies françaises au moment où elles tentaient de se réinventer pour lutter contre la vente par correspondance, symbolisé par Amazon, dans un premier temps et, ensuite, contre la dure réalité du marché immobilier.

librairie

Ainsi, dans l’article du Figaro consacré à la fermeture de la librairie Picard & Epona, le constat est inquiétant : les lecteurs ne viennent plus et les loyers sont trop élevés dans le quartier latin.

Les librairies françaises devient de moins en moins viables financièrement.

Pour la présidente d’Actes Sud, Françoise Nyssen (et ex-ministre de la Culture) il faut maintenant miser sur la vente par correspondance pour continuer à exister.

C’est un triste rappel à la réalité pour Françoise Nyssen qui a longtemps milité contre Amazon, pour une taxe sur les tablettes et les liseuses et contre l’ebook ou le livre numérique. L’ironie c’est que ce sont maintenant les ebooks et le numérique qui sauveront peut-être sa maison d’édition.

Toutefois, ce cas particulier ne doit pas faire oublier les centaines de librairies en difficulté dans toute la France. Pour nombre d’entre elles, l’année 2020 sera douloureuse.

Des chiffres records pour l’encre électronique et les ebooks

Au même moment, l’entreprise E Ink enregistre des ventes records pour ses écrans à encre électronique.

Cette entreprise est l’unique fournisseur en écran à encre électronique pour liseuse. E Ink, équipe les liseuses Kindle, Kobo, Bookeen ou encore Vivlio.

liseuses pour les tests

Au contraire des librairies qui ont dû fermer leurs portes pendant le confinement, les liseuses ont été prises d’assaut par de nombreux lecteurs qui ont cherché à assouvir leur soif de lecture.

Les ventes de liseuses ont donc très nettement augmenté et certains modèles se sont retrouvés en rupture de stock.

Par effet d’entraînement, l’entreprise E Ink a donc vu ses ventes s’envoler.

Si l’on ajoute à cela la sortie de nouvelles liseuses couleur cette année, les bénéfices net de l’entreprise sont en augmentation de 80 % au moment où les ventes de livres ont chuté de 60% en France

Heureusement, les gens lisent toujours

lecture nature femme livre

L’autre source d’inquiétude vient du changement des habitudes de lecture.

En effet, un lecteur privé de sa librairie n’aura peut-être pas envie de se tourner vers les liseuses. Les raisons peuvent être nombreuses : refus du numérique, mauvaise presse de la part des auteurs ou simple volonté de se constituer une bibliothèque papier.

Mais, sans nouvelle lecture pendant des semaines, est-ce que certains lecteurs (et lectrices) ne se sont pas tournés vers d’autres divertissement comme la vidéo à la demande sur Netflix ou Prime Vidéo ?

On peut espérer que non, mais il faudra attendre les ventes de livres post-confinement pour en avoir le cœur net.

Une chose est certaine : la lecture numérique ne s’est jamais aussi bien portée en France.

Dans un article publié sur Actualitté, on apprend que les activations de liseuses Vivlio ont été multipliées par 4 pendant le confinement et qu’il y a 7 fois plus d’utilisateurs des applications de lecture Vivlio pour ordinateur, tablette ou smartphone.

Un pic à 1 million d’ebooks lus chez Vivlio a même été atteint en deuxième semaine de confinement.

Et, il ne s’agit là que des chiffres de Vivlio. On peut penser qu’en comptabilisant les nombres de chez Kindle (Amazon), Kobo et Bookeen, on arrive à un usage des livres numériques assez vertigineux en France.

La fin des librairies n’est pas la fin de la lecture

lecture en famille

N’en déplaise aux détracteurs du livre numérique, les liseuses et les ebooks seront des moyens de continuer à lire au moment où les librairies disparaissent.

Il restera bien sûr les sites e-commerce pour passer commande des livres papiers et Internet, via ses innombrables moyens de communiquer, nous apportera son lot de conseils de lecture.

Mais, même si j’ai toujours été un défenseur du numérique, ces nombreuses fermetures de librairies laissent un goût amer.

Le « drama » actuel risque de continuer de s’accentuer mais, même si de nouvelles librairies ferment, on aurait tort de passer sous silence tous les moyens qui permettent aujourd’hui de continuer à lire.

Il serait encore plus dramatique d’ancrer dans l’inconscient collectif que la fin de la librairie est aussi la fin du livre.

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ℹ️ Contenu rédigé par Nicolas. Le site Liseuses.net existe depuis 2012 pour vous aider à naviguer dans le monde des liseuses (Kindle, Kobo, Bookeen, Vivlio, etc) et faire la promotion de la lecture (numérique ou non). Vous pouvez en savoir plus en lisant notre page a propos.

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