Les ventes d’ebooks sont estimées à 5 à 7 % des ventes totales de livres en France. On suppose donc, souvent avec justesse, que les revenus tirés des ventes d’ebooks sont négligeables. Il y a pourtant une exception notable : JK Rowling fait fortune grâce au numérique.
JK Rowling : la romancière la mieux payée du monde ?
JK Rowling est l’auteure de la saga Harry Potter qui continue sa vie en numérique avec le service Pottermore et au cinéma avec les films Les Animaux Fantastiques (un troisième opus est d’ailleurs en préparation).
D’après Le Figaro (qui cite Forbes), JK Rowling est simplement l’une des romancières les mieux payée du monde.
On estime qu’il y a plus de 450 millions de livres Harry Potter qui ont été vendu dans le monde et les nombreux produits dérivés (jouets mais aussi films) continuent de rapporter en plus des ventes de livres.
S’il est difficile d’estimer exactement quels sont les revenus de JK Rowling, il est certain qu’elle gagne beaucoup d’argent.
Alors que le dernier livre Harry Potter a été publié en 2007 avec une suite pour le théâtre sortie en 2016, la série de livres continue de bien se vendre dans le monde entier.
Le Daily Mail indique que les ventes d’ebooks Harry Potter ont permis à JK Rowling de gagner 37,3 millions d’euros en 2019. Ce qui fait 102 000 € par jour !
Du côté du papier, les livres Harry Potter avaient généré 54,6 millions d’euros en 2017.
Des ebooks pour les plus jeunes ?
Ce n’est pas tout à fait surprenant que ces livres continuent de bien se vendre 13 ans après la fin de la série.
C’est maintenant une jeune génération qui découvre l’univers de l’apprenti sorcier grâce aux films et aux livres (sans doute bien aidé par leurs parents).
Les jeunes lecteurs, plus habitués aux produits culturels dématérialisés, sont sans doute plus enclin à profiter des livres au format ebook plutôt que d’opter pour les livres papiers.
L’éditeur des Harry Potter a d’ailleurs fait des efforts pour diffuser largement les ebooks puisqu’on retrouve la série dans l’Abonnement Kindle (par exemple).
Cependant, on note que des livres Harry Potter font partie de la triste liste des ebooks plus chers que leur version papier ! Ainsi, sur Amazon la version poche de Harry Potter à l’école des sorciers est à 8,90€ tandis que la version Kindle est à 8,99€…
Les autres bouquins, plus volumineux en format papier, sont par contre moins chers en numérique.
Du côté du papier, on pourra noter que des rééditions ont eu lieu pour offrir des beaux livres à collectionner aux amateurs de la série :
Une stratégie gagnante autour de l’ebook et du numérique
Tout ceci doit faire réfléchir beaucoup d’éditeurs. Car, en plus d’avoir réussi une série de livres très lucrative, JK Rowling a réussi à prolonger son œuvre dans d’autres formats avec une certaine réussite (film, théâtre, service numérique, etc.).
L’expérience Pottermore (aujourd’hui Wizarding World) n’a pas été de tout repos, mais on ne peut constater que le service s’est bien installé et semble être parti pour durer un long moment avec des revenus qui ont doublé en 2019 par rapport à 2018. (environ 8,1 millions d’euros pour 2019)
Les auteurs doivent donc penser également à la pérennité de leur œuvre à l’heure où l’on considère encore un nouveau livre comme un produit éphémère.
Les ebooks offrent un support facile à distribuer qui permet d’éviter les frais de réimpression coûteux et la distribution de nouveaux exemplaires lorsque le livre est sorti des nouveautés.
Mieux, l’actualité toujours mouvante permet à des contenus disponibles facilement et rapidement en numérique d’avoir une seconde chance.
Le film Contagion, disponible en téléchargement sur iTunes, s’est donc hissé dans le top 10 des ventes de films en raison de l’apparition du Coronavirus en Chine. (source)
Dans un modèle centré sur le support physique, l’éditeur de Contagion n’aurait jamais pu profiter aussi facilement de ce regain d’intérêt pour les pandémies.
L’ebook est donc bien une chance pour les auteurs et les éditeurs. C’est pourquoi ils doivent faire en sorte de rendre disponible rapidement leurs ouvrages dans ce support.
Il ne s’agit donc pas seulement de faire des ventes aujourd’hui, mais bien de faire des ventes sur la durée pour les 20, 50 ou 200 ans à venir.