Amazon a annoncé il y a quelques jours la création d‘un fond de soutien qui permettra d’apporter de quoi lire aux plus démunis.
Cela fait longtemps qu’Amazon est engagé dans différentes causes. Il y a déjà quelques temps, Amazon s’est engagé sur le recrutement de personnels issus de la diversité (au sens large) : vétérans de guerre, gay, lesbienne, transsexuels, etc. (voir ici)
Il y a aussi l’opération Amazon Smile qui fait que lorsqu’on achète un produit sur le site e-commerce, Amazon reverse une partie de ses gains à une association.
Cette fois, Amazon compte offrir des liseuses et des tablettes Fire aux plus démunis dans le but de faire accéder à la lecture au plus grand nombre.
Cette opération s’appelle le Kindle Reading Fund et voici sa mission :
« Le fond pour la lecture Kindle est un programme qui cherche à rendre les livres plus accessibles aux communautés du monde entier en s’appuyant sur la lecture numérique. Le fond donnera des liseuses Kindle, des tablettes Fire et des ebooks Kindle partout dans le monde. »
Auparavant, les associations et organisations qui voulaient offrir des livres aux plus démunis devaient trouver des mécènes et lever des fonds (parfois même auprès d’Amazon !).
Ensuite, des livres (ou des liseuses des ou tablettes) étaient commandés chez Amazon. Mais, le site e-commerce n’était pas prévu pour cela, c’est ce qui rendait l’opération pénible et longue.
Avec le Kindle Reading Fund, Amazon permet donc aux différentes organisations caritatives de simplifier le processus d’achat d’ebooks et de liseuses en grand nombre. Les premiers organismes sont World Reader, National PTA et différentes écoles et hôpitaux.
Mais, sur le principe, n’importe qu’elle organisation à but non lucratif peut contacter Amazon pour avoir accès à ce fond et obtenir du matériel et des livres gratuitement.
Je vous laisse avec cette belle vidéo de présentation (qui en fait quand même un peu trop…) :
Au delà des bonnes intensions, on ne peut pas s’empêcher ici ou là d’ironiser sur la stratégie d’Amazon : offrir des liseuses c’est bien, mais dans un format propriétaire, surtout si ça sert les intérêts d’expansion de l’entreprise américaine.
Étant aussi français, c’est aussi mon premier raisonnement : on ne peut pas être gentil d’un côté si ce n’est pour assouvir des intérêts économiques. Pour poursuivre sur cette voie, on lira l’article sur le sujet du site Actualitté.
Mais, je vous propose d’aller un peu plus loin dans la réflexion. Le phénomène qui consiste à donner aux autres est largement plus répandu aux USA qu’en France (et sans doute dans le reste de l’Europe).
Par exemple, en 2008, les américains ont donné plus de 230 milliards d’euros (environ 2,2% du PIB des USA et plus que le PIB de la France) à des organismes divers. Cette date n’est pas anodine : il s’agissait d’une des pires années de crise aux USA avec toute l’affaire des « subprimes » qui a explosée.
L’année dernière, en 2015, les américains ont donné plus de 370 milliards de dollars (voir infographie ci-dessous – cliquez pour agrandir – source) :
C’est, à mon sens, un phénomène qu’on ne connait pas en France. Quelque chose qui s’avère ancré dans la culture américaine : on donne vraiment beaucoup. Vous pourrez d’ailleurs en apprendre beaucoup plus dans cet article.
Amazon pourrait donc simplement avoir envie de faire quelque chose de bien (comme sur l’emploi des vétérans de guerre, des gays, etc.) sans ne penser qu’à l’incitation fiscale (qui est belle et bien présente je ne le nie pas).
Rendre à la communauté, soutenir une cause importante ou avoir un engagement social sont des choses qui peuvent aussi arriver à des américains !
Je pose donc la question qui fâche : et si on nous avait menti et qu’Amazon n’était pas le grand méchant américain que nous vendent nos politiques et médias français ?